Filigrane en or
C'est une technique d’orfèvrerie où l'or est aminci à une proportion minimale afin de façonner des bijoux d'une beauté exceptionnelle. L'un des centres de production de l'art de filigrane d'or est le peuple de Catacaos (Piura), héritier de la tradition de la culture Vicus. Les pièces plus élaborées sont les boucles d'oreilles et les colliers, la lune étant l'un des motifs constants dans ces ornements.
Les matériaux de fabrication des masques sont aussi variés que leur lieu d'origine: plâtre, cuir, bois, maille métallique, feuilles d’aluminium... Parmi les plus représentatifs, les masques de la culture Piro, le Parlampán (personnages typiques de la région de Huaral), des masques ressemblants aux fameuses Têtes Chauves de la culture Chavin, ainsi que les célèbres diables des sept péchés capitaux de Puno.
Une autre technique majeur est le filigrane d'argent, où l'argent et l'or sont amincis au minimum et travaillées en pièces magnifiques. L'un des principaux centres de production de filigrane est Catacaos (dans le département de Piura, héritiers de la tradition de la culture Vicus).
Argenterie
Les grands centres de production de travaux en argent sont les départements de Junin, Huancavelica, Ayacucho et Cusco. Les orfèvres ont perpétué cette grande tradition coloniale et développent une riche variété de formes et de motifs, en composant des bijoux avec des figures de petits animaux, des paons, des chevaux et des étoiles, ainsi que des objets religieux et d’usage domestique. D’autres pièces importantes : le tupus ou épingles pour maintenir l'llicllas, des colliers et boucles d’oreilles travaillés avec diverses pierres semi-précieuses, coquillages, graînes et le bois incrusté, pour des tableaux et des miroirs.
Pierres taillées de Huamanga
L'abondance de minéraux et de pierres semi-précieuses du Pérou a rendu possible le travail créatif des métaux depuis l’antiquité. Le plus ancien, en or, en Amérique du Sud correspond à la culture Chavin (1000 avant JC), et des cultures Chancay, Paracas, Cusco, ainsi que de belles œuvres de la culture Mochica, Chimu et Lambayeque. Ces dernières années, on a découvert la célèbre Tombe du Seigneur de Sipan, appartenant à la culture Moche (VIIème au XIIème siècle), dont les vêtements et les ornements travaillés avec de l’or démontrent des techniques très avancées pour cette époque, et sont encore utilisées aujourd'hui par les artisans de bijoux, pièces sculptées, filigrane, applications, incrustations...
La calebasse, connue sous le nom de maté au Pérou, est le support de l’art raffiné du maté gravé. Les plus anciennes de ces œuvres datent de 3 500 ans et ont été trouvés à Huaca Prieta (vallée de Chicama) sur la côte nord. A une époque plus récente, cette pratique a connu un grand développement dans la région de Huanta à Ayacucho, d’où proviennent les matés huanta connus pour la vitalité des tracés, grossiers mais sûrs, à travers lesquels sont représentés des scènes de vie paysanne. Une autre variante est la miniaturisation des dessins, qui souvent ne peuvent être appréciées qu’à travers une loupe. La technique consiste à faire des incisions très fines avec un ciseau sur le maté en créant des dessins qui représentent généralement des scènes très dynamiques, comme une bande dessinée, avec des thèmes de la vie rurale.
Au Pérou, il existe plusieurs types de pierre taillées: le granit, le basalte, l’andésite, la pierre du lac (Puno), le sillar qui est la pierre volcanique d’Arequipa, et l’albâtre blanc connue sous le nom de Pierre de Huamanga. La taille de la pierre de Huamanga palliait pendant la colonie à la pénurie du marbre et de porcelaine. Les premiers motifs furent des figures de l'Enfant Jésus et d'autres thèmes religieux comme des saints, des croix, des vierges et des reliques. Ensuite les artisans firent de ce support une matière propice pour la sculpture, développèrent de nouveaux motifs religieux et des images de la culture créole (la vigogne piétinant le Lion de Castille). Actuellement, sont représentés des crèches au sein de niches ovoïdes et d’autres figures aux rudes finitions conçues principalement comme souvenirs.
Syncrétiques, ces retables étaient disposés sur deux niveaux: le monde supérieur, céleste, pour les saints et les animaux sacrés de la Cordillère des Andes ; et l’inférieur se référant au monde terrestre. La zone de circulation de ces retables était initialement confinée à la sphère des bergers et des agriculteurs d’Ayacucho. Les artisans d’Ayacucho ont vu dans les autels portables l’élément idéal pour faire converger leur propre tradition religieuse et celle qui leur était imposée sans éveiller les soupçons des extirpateurs d’idôlatrie coloniaux. Trois artistes ont donné naissance à trois « écoles » de rétable : un magique-religieux, un folklorique, et un de contenus historiques et réalistes. Aujourd'hui, les styles et les thèmes se sont multipliés, de pair avec l'émergence de Cusco comme autre grand centre de production et de commercialisation.
De petits personnages, des animaux de régions andines, les images de saints chrétiens et les dieux tutélaires pré-colombiens, les étoiles, les montagnes et les lacs, sont quelques-uns des éléments qui composent le monde coloré représentés dans les cercueils de Sanmarco ou Retables. Cet art venu d'Espagne a une origine dans les dépliants romains avec des images portables faits de planches qui se refermaient les unes sur les autres. Dans le reste de l'Europe, elles ont donné lieu à des retables monumentaux qui composent les autels des églises des XIIIème et XVème siècles. Les versions les plus proches du retable du Pérou sont dans les boîtes de Santos, une sorte d'autels portatifs utilisés en Espagne dans le cadre de l'attirail rituel catholique.
Beaucoup de danses andines utilisent des masques comme partie du déguisement. Des motifs fréquents sont la représentation des démons, anges, petits noirs, espagnols et toutes sortes d'animaux. La plus importante exposition de masques se réalise dans le sud des Andes du Pérou, en particulier pendant la fête de la Vierge de la Candelaria à Puno, ainsi qu’à Junín. Récemment on en découvre une grande variété en Amazonie, en lien avec les mythes et les coutumes de ces peuples comme la communauté Bora à Loreto.
Patrimoine & Artisanat (suite)