Tricots
Les découvertes de chullos (bonnets andins à oreilles), bonnets, ceintures tubulaires, poupées et diverses autres pièces provenant de cultures préhispaniques de la côte (Paracas, Nazca, Chancay et Mochica) démontrent une tradition du tricot. Cette technique qui consiste en l’élaboration d’habit par le simple passage d'une boucle à travers une autre, permettent, cependant, le développement de motifs en haut et bas relief. Aujourd'hui, cette activité prospère à Puno, Cusco, Arequipa et Lima. Puno est le principal producteur de chullos et pulls en laine de vigogne, d’alpaga et de mouton. La production de chaussettes, chaussettes longues et chullos d’alpaga est en charge des tisserands hommes.
Tapis
Ceux faits dans le quartier de Santa Ana à Ayacucho représentent des dessins géométriques préhispaniques auxquels a été ajouté des effets modernes de perspective optique. Un autre endroit où trouver de magnifiques tapis est San Pedro de Cajas (Junín), dont les villageois utilisent encore des teintures naturelles extraites de la cochenille et d’autres plantes.
Tissage en fils de coton
La tradition du tissage remonte aux débuts de la civilisation andine et la production artisanale persiste surtout dans certains villages de la côte et dans les hautes terres des montagnes. En Amazonie sont confectionnés des vêtements et couvertures de fil très mince et plat, sur lesquels les indigènes Shipibos de Pucallpa réalisent des décorations et des dessins de lignes géométrique inspirées par les visions produites par leurs plantes sacrées.
Broderies
Célèbres sont les broderies de Chiqnaya et de Puno, comprenant des couvertures tissées en laine de mouton et de coton représentant des scènes liées à l’agriculture et les fêtes. Sont également connues les broderies de Chivay (vallée de Colca –Arequipa) ornées de différents types de ruban. À Huancayo (Junin), pendant la foire dominicale, on offre des jupes brodées, appelées « centres », car elles sont portées sous la jupe d'une seule couleur.
Les départements où le tissage a une vigueur supérieure sont Puno, Cusco, Junin, Apurimac et Lima. Quant à la décoration de Cusco, des articles tels que les tika représentent la fleur de pomme de terre, et sojta, un dessin géométrique qui symbolise le cycle de l'ensemencement. Il y a une grande variété de chullos (bonnet à oreilles), de perles, de sacs, de couvertures, des ceintures vendus sur le marché de Sichuan ou de Pisac. Un autre centre de production textile est Ayacucho, où ces dernières décennies s’est popularisée l’élaboration de tapisseries avec des motifs abstraits.
L’art textile est l’héritier d’une longue tradition préhispanique développée dans le pays, dont les manteaux Paracas et les tissages incas et Wari (Ayacucho). Les plus anciens textiles, trouvés dans Huaca Prieta (Chicama), datent de 4.000 ans. Les matériaux encore utilisés aujourd'hui sont les fibres de coton brun et blanc, de vigogne, d’alpaga et de lama. D'autres matériaux peuvent être des cheveux humains et des poils de chauve-souris, ou des fils d'or et d'argent. En outre, considérons l'utilisation de colorants naturels combinés avec des colorants d'aniline et d'autres industriels ; le métier à tisser vertical, et le métier à pédale sont encore utilisés pour tisser la plupart des couvertures et tissus.
Les tables de Sarhua sont également connues comme quellcas, pour leur relation avec les dessins que les Incas commandaient pour enregistrer leur période de gouvernement. Ces illustrations colorées peintes sur une surface de bois, représentant les coutumes du peuple et sont accompagnées d'un texte explicatif. A l’origine, les tableaux étaient peints sur les poutres du toit (sur lesquelles on dessinait les arbres généalogiques). Aujourd'hui dominent les formes rectangulaires et carrées pour faciliter leur commercialisation. L'un des innovateurs dans cet art fut le peintre Carmelón Berrocal (1964 - 1998) qui a modifié les canons établis sans perdre les caractéristiques d'origine.
Le village de Sarhua, à Ayacucho est mondialement célèbre pour ses panneaux peints, une manifestation des plus originales de la peinture « populaire », une tradition incluant des dessins du chroniqueur Guaman Poma de Ayala (XVIème siècle), les aquarelles de Mgr Martínez Compañón (XVIème siècle), celles du peintre créole Pancho Fierro (XIXème siècle), et les œuvres d'autres artistes anonymes qui ont peint des fresques de la période coloniale jusqu'à ces dernières années dans les églises et chapelles du Pérou.
Les premiers travaux fins en cuir, ont été faits pendant la colonie: coffres, fauteuils et une grande variété de selles, harnais et autres éléments associés à la cavalerie. Les motifs ornementaux sont développés par les techniques de la peinture, de trempage et de gaufrage, toujours inspiré par la prédominance baroque à l'époque. Aujourd'hui, ces objets sont toujours fabriqués, notamment des chaises, des fauteuils, des tabourets et des coffres, dont les décorations traitent de thèmes traditionnels. À Puno sont aussi confectionnés des chevaux en cuir avec un beau style et tendre naïf.
Pierres semi-précieuses
D'autres matériaux de bijouterie proviennent d’un large éventail de pierres semi-précieuses du Pérou ; d’autres sont importés du reste de l'Amérique. Elles permettent de confectionner des colliers, des boucles d'oreilles, bagues et bracelets. Parmi les plus belles, les chrysocolles péruviennes ou turquoises, l’onyx, l'opale et l'obsidiane. Mentionnons l'utilisation du traditionnel coquillage de couleur rouge ou Spondylus, anciennement appelé " la nourriture sacrée des dieux ", avec lequel on continue aujourd’hui encore à faire de merveilleuses pièces de bijouterie.
Patrimoine & Artisanat (suite)