Dans les matériaux utilisés on peut trouver différents types de farine de pomme de terre, les graînes de néflier du Japon, du plâtre, des tissu...
L’imagerie provient de la tradition virreinale. Elle consiste à l’élaboration d’une grande variété d'objets liés à différentes pratiques magico-religieuses. Les départements d'Ayacucho, Huancavelica, Cusco offrent la plus grande variété. Le retable ou cercueil de San Marcos, les croix, les saints, les crèches, la Sainte Famille et les nombreuses représentations de l'Enfant Jésus sont des pièces de ce genre artisanat. Aujourd'hui le développement de thèmes traditionnels et folkloriques est fréquent.
Ce sont les chapeaux et paniers tressés en fibres de roseaux, joncs et de totora. Leur fabrication se situe principalement dans les départements de San Martín, Piura et Cajamarca, alors que la totora est utilisé à La Libertad et Lambayeque pour la fabrication des caballitos de totora, petites embarcations faites en roseau anciennement utilisées par les pêcheurs de Huanchaco, près de Trujillo. Sur le Lac Titicaca, les populations Uros ont fait des bateaux et des îles flottantes très connues avec un autre type de totora.
Paniers et articles en paille
Poteries Shipibo
Dans la jungle, les femmes Shipibo de la région de la rivière Ucayali travaillent la céramique avec de l'argile à haute plasticité appelé neapo. Les motifs les plus courants sont les lignes géométriques à travers lesquelles les artisans représentent leur vision du monde. Parmi les séries les plus élaborées figurent des séries de vaisselle anthropomorphe, où les hommes et les femmes acquièrent différentes positions montrant les sexes clairement définis. Ils produisent également de grandes jarres en forme d'animaux, comme la tortue et certains oiseaux dans la région.
Poteries de Cuzco
La tradition Inca a marqué la production de la poterie à Cuzco. Dans « la renaissance du style Inca », a émergé une riche production de pièces utilitaires et décoratives. D’un autre côté, on peut observer la prolifération de la « céramique grotesque » aux caractères bruts, des paysans et des Christs, avec des traits déformés et tourmentés, qui mettent en évidence de façon disproportionnée des mains énormes.
Poteries de Puno
Parmi la plus intéressante, la céramique de Puno a crée le taureau de Pucara (ville de l’Altiplano). C’est l'une des figures les plus répandues de la céramique péruvienne. A l'origine c'était un élément rituel utilisé dans le marquage du bétail. Le taureau servait de récipient pour la chicha, mélangé avec le sang des bovins. Celle-ci était bue par les prètres lors de cérémonies particulières.
A Puno on élabore également des églises, chapelles et maisons paroissiales, dessins d’apparence naïfs qui sont recouvertes d’une pélicule blanche faite d’un mélange d’argile et d’autres minéraux. La décoration est faite avec des applications de fleurs et des touches d'émail. Autres représentations communes sont les musiciens, les danseurs et divers éléments de la flore et la faune du lac Titicaca.
Poteries d’Ayacucho
À Quinua, ville située à 40 kms d’Ayacucho, la poterie est l’activité principale. L'argile rouge et crème donne leur caractéristique à ces pièces qui, en dépit de leurs formes simples et presque enfantines, possèdent une grande force expressive. Sont connus les petites églises, chapelles, maisons et le taureau de Quinua. Également, des personnages comme les paysans, les ragoteuses et de multiples représentations de thèmes religieux sont très populaires.
Poteries de Piura
Des techniques préhispaniques telles que la "Colombine" et "la peinture en négatif", obtenues par la réduction de l'oxygène au moment de la cuisson, sont toujours utilisées à Chulucanas (Piura) et dans la jungle du Nord par les communautés indigènes Arabelas. A Simbalá (Piura) et Mollepampa (Cajamarca), la céramique est travaillée avec les mains et avec de petits coups de palette en bois.
La céramique utilitaire et décorative de Chulucanas (Piura) est une des plus reconnues grâce aux subtiles nuances de couleurs obtenues dans l’usage des noirs et des bruns, ainsi que pour l’élaboration de personnages folkloriques : chicheras (femmes servant la chicha, boisson sacrée de maïs fermentée), musiciens, danseurs, et d’animaux s’animant sous le travail à la main de l’argile.
Un art riche s'inspirant de cultures ancestrales
L’artisanat péruvien est parmi les plus diversifiés au monde. Diversité, couleurs, sa créativité et sa multi-fonctionnalité en font une activité fondamentale non seulement pour la configuration de l'identité péruvienne, mais aussi pour la survie de milliers de familles et même de villages entiers. Petites et grandes pièces qui font l'admiration de tous et des étrangers, comportent des siècles d'histoire, de formes et symboles préhispaniques qui se mélangent et cohabitent avec d'autres apportés par les Espagnols, faisant cette identité multiple et complexe. L'excellence de l'artisanat du Pérou réside dans l'harmonie des formes géométriques des tissus, la représentation détaillée de la vie paysanne dans les matés (récipient dans lequel se garde une boisson d’herbe, fabriqué dans la région d’Ayacucho), le métissage culturel et la couleur des autels. Mais c’est aussi la taille fine des pierres de Huamanga, les gravures complexes baroque en bois, la beauté des pièces en or et argent et les nombreuses formes que prend l'argile dans les poteries.Ces travaux sont unes des manifestations d'un peuple qui communique principalement à travers l'art, en utilisant un langage dont les clés fondamentales sont l’abondance, la fertilité et le pari pour l'avenir.